Bolivie : Evo Morales s’offusque des propos de Donald Trump sur Fidel Castro qu’il a qualifié de « dictateur brutal »

cuba28112016

La mort du père de la Révolution cubaine, vendredi soir, n’a guère ému le nouveau président élu des États-Unis, Donald Trump, et le président bolivien Evo Morales a regretté les déclarations de celui qui prendra ses fonctions à la tête de la plus grande puissance du monde au mois de janvier.

« Le Président élu des États-Unis, avec un groupe de personnes, font la fête. Le fascisme mêlé avec beaucoup de cynisme célèbre la mort de Fidel. Telle est la culture de l’impérialisme du capitalisme », a affirmé le chef de l’État sud-américain dimanche lors d’une cérémonie qui s’est tenue dans une province du département de La Paz.

Morales a repris son ton plus dur et a fustigé ceux qui ne parviennent pas à reconnaître la contribution de Fidel Castro au monde. « Dans le système capitaliste, quand Fidel meurt, on fait la fête », a-t-il déploré.

Le président a ajouté que « le meilleur hommage » qui puisse être donnée à Fidel Castro mort à 90 ans, et ennemi du pays de l’Oncle Sam en tant que l’un des acteurs majeurs du bras de fer entre les États-Unis et l’Union soviétique pendant la guerre froide est « de continuer à identifier les ennemis intérieurs et extérieurs des gouvernements progressistes ».

En outre, il a accusé la droite bolivienne de continuer à servir les intérêts pro-impérialistes, comme ceux qui célèbrent la mort de Castro.

Le président Evo Morales, l’un des alliés les plus renommés du régime de Cuba incarné par le frère de Fidel Castro depuis 2008, fait partie des dirigeants qui ont salué l’action de l’ancien « líder maximo » qui a renversé le gouvernement de Batista le 1er janvier 1959.

Donald Trump, qui a été élu président des États-Unis, a utilisé son compte Twitter pour faire référence à la mort du « dictateur » cubain en postant le message suivant « Fidel Castro est mort! ».

Au cours de sa campagne électorale, Donald Trump a manifesté son opposition à la politique testée par l’administration Obama envers Cuba et les frères Castro. « Nous allons annuler l’accord unilatéral entre Obama et Cuba réalisé à travers un décret. L’accord que nous réaliserons fera en sorte que les gens qui vivent à Cuba et ici aient des libertés politiques et religieuses qu’ils méritent« , avait-il dit dans le dernier discours qu’il a prononcé à Miami avant les élections du 8 novembre.

« Nous allons faire preuve de solidarité avec les personnes souffrant à Cuba et au Venezuela (…) contre l’oppression des régimes de Castro et de Maduro », a-t-il ajouté dans le même communiqué.

Il a également promis un soutien fort à la dissidence et souhaite exercer une pression pour que les droits de l’homme soient respectés. Quoi qu’il en soit, peu de détails sur ce qu’il fera avec l’embargo ont filtré alors que le futur chef de l’État américain a qualifié de « dictateur brutal », Fidel Castro.

« Certains diront sûrement que sans Fidel, ni Hugo [Hugo Chavez], pas de lutte. Avec plus de force, mes frères et sœurs, nous allons continuer à lutter contre cette domination, contre l’humiliation qui vient de l’empire américain en ces temps », a affirmé Evo Morales. Pendant ce temps, l’Équatorien Rafael Correa a déclaré que Donald Trump constitue « un échantillon de ce que vous pouvez vous attendre en Amérique latine avec le magnat au pouvoir ». « Ce sont les paroles d’un ignorant », a souligné le chef de l’État à travers son compte Twitter.

L’ex-président de l’Uruguay Jose « Pepe » Mujica a publié une lettre en l’honneur de Castro dans laquelle il loue Cuba pour avoir enrayé l’analphabétisme, et instaurer le meilleur système de santé publique et la meilleure éducation.

Le président américain, Barack Obama, a salué le « vieil adversaire » dans une note officielle en déclarant « l’histoire se souviendra et jugera l’énorme impact de cette figure singulière sur les gens et le monde ». Obama et le président cubain Raul Castro ont relancé en 2015 les relations des États-Unis et Cuba rompues en 1961.

Après la mort du dirigeant cubain, l’ONG Amnesty International a dénoncé la « répression systématique des libertés fondamentales » à Cuba pendant les années du mandat de Fidel Castro.

« Les réalisations de Fidel Castro, qui a ouvert la porte à des services publics à des millions de Cubains ont été marquées par une répression systématique des libertés fondamentales tout au long de sa période au pouvoir », a ajouté l’ONG dans une déclaration qui rappelle que des « centaines » d’opposants ont été exécutés après la Révolution cubaine de 1959.

Cependant, Amnesty a souligné « les progrès considérables dans l’accès aux services de santé et au logement » et « la dynamique sans précédent » contre l’analphabétisme après l’arrivée du dirigeant cubain.

« En dépit de ses réalisations dans le domaine social, le règne de 49 ans de Fidel Castro a été caractérisé par une répression brutale de la liberté d’expression », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice d’Amnesty International en Amérique.

« L’état actuel de la liberté d’expression à Cuba, où les militants sont arrêtés ou harcelés pour avoir parlé contre le gouvernement, est le plus sombre héritage de Fidel Castro », a-t-elle ajouté.

Fidel est mort vendredi soir à l’âge de 90 ans à La Havane, la nouvelle a été rendue publique par son frère au pouvoir, et neuf jours de deuil national ont été décrétés. Ses restes ont été incinérés samedi, suite à la volonté du père de la Révolution cubaine, et ses cendres seront inhumées le 4 décembre au cimetière Santa Ifigenia de Santiago de Cuba. Sa figure reste aujourd’hui aussi emblématique que controversée…

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