Colombie : Un venin de serpent très dangereux pour l’homme pourrait servir à traiter la leucémie

colombie03012017

Des scientifiques en neurosciences de la Corporation de sciences biomédicales de base de l’Unité d’Antioquia ont conclu la première phase de recherches menées pour lutter contre la leucémie en utilisant le venin de porthidium nasutum, un serpent appartenant à une famille de reptile trouvant refuge au sein des forêts tropicales d’Amérique latine y compris en Colombie (mais aussi au Mexique, en Amérique centrale et en Équateur), où il est connu sous le nom de « Patoco », « nariz de cerdo », « veinticuatro », ou encore « patoquilla ».

Sebastian Estrada, directeur du Serpentarium de l’Université d’Antioquia, a précisé que ce serpent est  surtout connu de façon populaire sous le nom de Patoco et il est présent dans les zones d’Urabá, Bajo Cauca et de la région andine. Ils mangent des lézards et les femelles adultes mesurent entre 60 et 70 centimètres. Les mâles sont plus minces et plus petits.

Les recherches scientifiques ont été réalisées par des spécialistes qui sont parvenus à une caractérisation moléculaire et biochimique et ont ainsi isolé le poison pour obtenir une toxine qui a été baptisée Nasolysina-1.

Avec des techniques in vitro, l’équipe a réussi à injecter la particule dans des cultures de cellules et les corps cellulaires aqueux de la leucémie lymphoïde chronique et myéloïde.
La procédure a permis de découvrir que la toxine induit une mort cellulaire et une nécrose (dégénérescence du tissu cellulaire) de manière sélective, affectant seulement la mort des cellules cancéreuses, dans le cas de la leucémie, sans endommager les lymphocytes ou les cellules saines.

Le professeur, biologiste et docteur en neurosciences, Carlos Velez Pardo a affirmé que le projet est né d’une discussion qu’il a eue avec un autre collègue étudiant l’ophidisme et les effets du venin de scorpion sur certaines pathologies.

« Nous nous sommes assis pour parler et et comme j’avais une l’expérience dans les neurotoxines, nous avons réclamer auprès du vivarium de l’Université du venin de porthidium nasutum afin d’évaluer son activité antileucémique. Ensuite, au cours du premier test que nous avons fait, nous avons réalisé qu’il induit un type de mort cellulaire et avec la façon dont nous avons l’avons utilisé, on a fait une proposition pour un projet qui permettrait d’analyser laquelle de ces molécules produit un poison permettant d’avoir une activité spécifique pouvant induire la mort de ces cellules ».

Marlene Jimenez, biologiste moléculaire doté d’un doctorat en neurosciences a également participé à la recherche, elle a affirmé que, pour le moment, l’étude se trouve au stade in vitro, lors d’une deuxième étape, des tests auront lieu avec des souris de laboratoire, elle a affirmé que l’équipe s’attendait à une réaction similaire avec les molécules extraites de cette toxine ne nuisant pas aux cellules normales, mais uniquement à celles malades contribuant ainsi à la lutte contre ce cancer.

Le chef de projet et professeur à l’Université d’Antioquia, Carlos Velez Pardo, a déclaré que le poison a été extrait manuellement à partir de 45 espèces de serpents de l’institution. Par la suite, par des techniques in vitro, les chercheurs ont injecté la toxine dans les cellules cancéreuses de la leucémie causant leur mort sans endommager les cellules saines.

« En utilisant un modèle de cellules de leucémie aiguë, on a permis d’établir que ce venin de serpent induit une mort cérébrale dans les cellules cancéreuses », a déclaré le chercheur.

Après avoir extrait le poison et l’avoir purifié avec une caractérisation biochimique, la toxine a été baptisée Nasulysina 1. Cette substance devient alors porteur d »un important espoir thérapeutique pour les malades atteints de leucémie.

Mais avant une application médicale, les chercheurs vont devoir réaliser une série d’étapes, « nous allons procéder à une nouvelle purification de cette protéinase et essayé de répéter le mécanisme sur des cellules prélevées chez des patients … » Dans la nature, ces serpents de la famille des Viperidae sont la deuxième espèce causant des décès en Colombie après le Mapana, non traitée rapidement, sa morsure peut causer la mort.

Plus de 3000 espèces de serpents sont répertoriées sur notre planète, un sixième d’entre eux est toxique. Parmi celles-ci, en Colombie il y a 8 familles, 71 genres et 272 espèces de serpents dont seulement 49 sont toxiques : ils appartiennent à 2 familles et 9 genres.

Mais la plupart des accidents se produisent avec les serpents Bothrops à hauteur de 70 à 75 pour cent, il est réputé très agressif, la deuxième est donc la patoco, mais son venin pourrait devenir une planche de salut pour les patients atteints du cancer du sang, en espèrent que les résultats se confirment et apportent de nouveaux traitements aux malades dans les prochaines années.

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