Rafael Correa s’apprête à laisser sa place aux plus hautes fonctions de la nation sud-américaine, le chef d’État sortant a déclaré, jeudi 2 février, qu’une éventuelle victoire du parti au pouvoir lors des élections présidentielles du 19 février dans son pays marquerait une victoire de la gauche latino-américaine dans un cadre peu favorable sur le continent alors que les conservateurs progressent dans la région.
Pour Correa, les élections présidentielles en Équateur « peuvent constituer un point de rupture pour en finir avec ce retour conservateur et pour reprendre l’élan des mouvements de gauche, à un moment où la région doit tenir compte des politiques du nouveau gouvernement aux États-Unis », des propos qu’il a tenus lors d’une conférence de presse avec les journalistes à Quito.
Le président équatorien, qui a passé 10 ans au pouvoir et qui quittera ses fonctions en mai prochain, a admis que « ce sont des moments difficiles pour le progressisme dans la région » en faisait référence aux gouvernements d’Argentine et du Brésil.
Cependant, Correa, qui se présente comme un chrétien humaniste de gauche, a déclaré que la réalité n’est « pas aussi terrible » en faisant référence à la victoire éclatante de la gauche au Nicaragua. Selon lui, les mouvements de gauche de la région devraient adopter un élan « plus urgent que jamais » contre les politiques anti-immigration et protectionnistes du nouveau gouvernement aux États-Unis avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir.
Par conséquent, selon Correa, « les yeux de l’Amérique latine et du monde sont braqués sur l’élection en Équateur ». L’ancien vice-président équatorien, Lenin Moreno, est le candidat du parti au pouvoir, le mouvement Alianza Pais, il affronte lors de ce processus électoral sept autres prétendants à la président et doit répondre aux critiques des candidats qui remettent en question le bilan de l’actuel gouvernement.
Parmi les candidats en lice, on peut citer le candidat de centre-droit Guillermo Lasso, la conservatrice Cynthia Viteri, le social-démocrate Paco Moncayo, les populistes Abdalá « Dalo » Bucaram et Patricio Zuquilanda, et les indépendants Ivan Espinel et Washington Pesántez. Le 19 février, 12,8 millions d’Équatoriens sont attendus dans les bureaux de vote pour élire le futur président, 137 membres de l’Assemblée nationale (législatif) et cinq membres du Parlement andin; en plus de voter pour un référendum promu par l’exécutif, qui vise à interdire aux fonctionnaires de placer de l’argent ou des actifs dans des paradis fiscaux.
Los ciudadanos nos demostraron su cariño y afecto a lo largo del recorrido. Los ecuatorianos quieren un CAMBIO. #VamosPorElCambio pic.twitter.com/6DCGay6iOu
— Guillermo Lasso (@LassoGuillermo) February 9, 2017
Conscient du poids de son image, Correa a annoncé sa décision de s’installer en Belgique, d’où sa femme est originaire : « Il est préférable que je me retire afin de donner une liberté complète au nouveau gouvernement pour qu’il prenne les décisions qu’il juge appropriées », a-t-il reconnu.
Como un país responsable les garantizaremos educación de calidad, más becas y apoyaremos sus emprendimientos, su creatividad, su innovación. pic.twitter.com/e4urbdbRjv
— Lenín Moreno (@Lenin) February 10, 2017
Mais le charisme ne se transmet pas en héritage, et le candidat de son parti Alianza País (AP), Lenin Moreno (singularité du candidat, il a été victime d’une agression qui l’oblige à se déplacer en fauteuil roulant depuis 1998), dont les intentions de vote sont estimées à environ 35 %, devrait se retrouver au second tour, car il faut au moins 40 % des voix et 10 points de différence avec le deuxième candidat pour être élu directement au premier tour. Or, lors d’un éventuel second tour (prévu le 2 avril), les deux candidats qui suivent Moreno (vice-président entre 2007 et 2013) peuvent s’assurer la victoire en réunissant les forces de l’opposition. L’ancien banquier Guillermo Lasso est crédité de 23 % des voix, et l’ancienne députée de droite, Cynthia Viteri, qui a terminé cinquième lors des élections de 2006, réunirait 11 % des suffrages.
Quel que soit le prochain président, les analystes conviennent que l’Équateur devra se familiariser avec un mot qui était absent de leur vocabulaire politique au cours des 10 dernières années : gouvernabilité
« Je ne pense pas qu’un parti puisse atteindre la majorité absolue au cours de ses élections, la moitié plus un à l’Assemblée nationale. Et cela va entraver la gouvernabilité, » estime le politologue Simon Pachano.
¡Vamos todos a celebrar #LaDécadaGanada!
Este domingo 15 de enero desde las 08:00 a lo largo de la Ave. 9 de Octubre – Guayaquil. #10RC pic.twitter.com/gR94hAMckW— Rafael Correa (@MashiRafael) January 14, 2017
Mi-janvier, le président de l’Équateur, Rafael Correa, a déclaré dans un discours donné devant une foule réunie dans la ville de Guayaquil que le pays a changé au cours de son mandat et que le peuple est plus uni que jamais.
« Sans aucun doute la plus grande réussite de cette révolution est d’avoir retrouvé fierté et espoir. L’Équateur a déjà changé. Nous avons à nouveau une patrie et nous aurons une patrie pour toujours », a déclaré le président dans son discours.
La transformación positiva del Ecuador ha sido reconocida y es un referente a nivel mundial.https://t.co/C5ZHkpx34Hhttps://t.co/q1Bdr9NCIV
— Rafael Correa (@MashiRafael) February 4, 2017
De son côté, lors de la campagne électorale, le successeur à Correa, a annoncé que si son parti obtenait la victoire, il continuerait à travailler pour pallier les conséquences des discriminations envers les personnes handicapées. En décembre 2013, sur nomination du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, Lénin Moreno a été nommé envoyé spécial sur le handicap et l’accessibilité. En 2014, la Maison du Rire et de l’Humour de Cluny lui décerne son Prix Humour et résistance.
.@Lenin: "En el mundo cuando se habla de solidaridad, siempre se habla de nuestra Misión Manuela Espejo". #GuayaquilConLenin pic.twitter.com/iHwfIIhc3f
— Vamos Lenín (@VamosLenin) February 10, 2017