Le Pérou et la Colombie sont endeuillés, les catastrophes naturelles tuent, et le bilan humain est lourd

L’Amérique du Sud fait tristement parler d’elle depuis quelques jours dans les médias du monde, des catastrophes naturelles de grande ampleur ont semé la mort au Pérou et en Colombie, où un glissement de terrain ravageur a englouti une partie de la ville de Mocoa, une coulée de boue engendrée par la crue de trois cours d’eau (le Mocoa, le Mulato et le Sangoyaco) qui a tout avalé sur son passage : arbres, rochers, maisons, rien n’a échappé à la déferlante… Mais aujourd’hui les spécialistes n’incriminent pas uniquement cette tragédie aux caprices du ciel, à Mocoa, on évoque aussi la main de l’homme, une déforestation massive qui vient s’ajouter aux conséquences d’une météo déchaînée.

Au Pérou, les habitants scrutent les nuages et redoutent une chose, la pluie, actuellement synonyme de destruction et de désolation. Ainsi, le nombre de personnes tuées par des inondations, coulées de boue et glissements de terrain a été revu à la hausse par les autorités nationales, des pertes humaines liées au phénomène climatique El Niño Costero  qui affecte une grande partie du pays sud-américain depuis le début de l’année, ce chiffre est de 106 morts, a rapporté mardi le Centre national des opérations d’urgence (COEN). Ces catastrophes engendrées par le mauvais temps se produisent lorsque le réchauffement des eaux au large de la côte péruvienne génère des précipitations intenses et inhabituelles dans le désert côtier provoquant des coulées de boue connues au Pérou sous le nom de huaicos, en langue quechua.

Le nombre de victimes dans tout le pays a atteint 155 161 personnes (qui ont tout perdu dans les intempéries) et les dommages matériels sont aussi considérables, 210 052 maisons ont été partiellement ou totalement endommagées, a informé le COEN dans son rapport.

Concernant les dégâts, on enregistre des conséquences majeures dans le secteur agricole avec des milliers d’hectares de cultures détruits, mais aussi des infrastructures comme des ponts et des routes parfois durement touchées.

Les fortes pluies restent, pas ailleurs, d’actualité au Pérou selon le Service national de météorologie et d’hydrologie (SENAMHI), ainsi des pluies continues ont provoqué une forte crue de la rivière Rimac, suscitant toutes les inquiétudes parmi la population.

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L’autre tâche urgente pour le gouvernement est d’éliminer les bourbiers qui se sont formés dans les villes touchées par les inondations, car ces zones boueuses deviennent des aires de reproduction pour les moustiques Aedes aegypti, qui transmettent la dengue, le chikungunya et Zika, une autre source de préoccupation donc pour les spécialistes du ministère de la Santé.

La plupart des victimes se trouvaient sur la côte nord du pays, les régions de Piura, Lambayeque, La Libertad et Ancash ont payé un lourd tribut avec 33 morts, 8 disparus, 178 blessés, plus de 125 000 sans-abri et 600 000 personnes touchées.

La région la plus touchée est Lambayeque et le département le plus touché est Piura, à la frontière avec l’Équateur, où plus de 286 000 personnes ont été touchées. Le rapport du COEN souligne également que 7 tonnes d’aide alimentaire ont été livrées par les équipes du ministère de la Justice, des hélicoptères des Forces armées ont approvisionné les populations isolées par les pluies.

(Vidéo du 01/04/2017)

Au Pérou, 106 personnes ont péri, en Colombie, la ville de Mocoa est devenu le cimetière de 301 personnes emportées dans une coulée de boue

Le Pérou n’est pas le seul pays de la région latino-américaine frappé par la tragédie, le nombre de personnes tuées par les inondations et les glissements de terrain qui ont dévasté la ville colombienne de Mocoa est passé mercredi à 301, un bilan humain encore provisoire donné par le gouvernement alors que les secours poursuivent leurs efforts pour répondre aux milliers de victimes de la pire catastrophe naturelle de son histoire récente.

Plus de 2000 personnes sont actuellement logées dans des abris, tandis que les avions des forces armées et la police nationale continuent à transporter de l’eau potable, de la nourriture, des médicaments et autres formes d’aide aux victimes.

Le service d’électricité a été lentement restauré avec des centrales électriques diesel, tandis que des camions-citernes fournissent l’eau potable à une population de 100 000 habitants, près de la frontière avec l’Équateur et le Pérou, en pleine forêt amazonienne.

(vidéo du 06/04/2017)

La Colombie, comme d’autres pays d’Amérique latine, est vulnérable aux catastrophes naturelles exacerbées par le changement climatique. L’une des causes évoquées pour le drame de la ville de Mocoa, au sud de la Colombie, est la déforestation, une déclaration faite par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence des Nations Unies, l’ONU.

Outre « les conséquences de phénomènes météorologiques extrêmes », l’OMM indique que la catastrophe en Colombie a aussi d’autres causes moins évidentes.

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« Plus de 9000 hectares ont été déboisés en 2015. La région a effectivement subi une érosion de 15% et dans certaines régions une érosion sérieuse de 10 % », la porte-parole de l’OMM à Genève, Clare Nullis, a affirmé que ce qui est arrivé dans la ville colombienne est le résultat de conditions climatiques extrêmes, mais aussi d’autres facteurs socio-économiques tels que la déforestation

Putumayo est le cinquième département colombien à avoir perdu le plus de végétation, a déclaré l’OMM. En 2015, plus de 9000 hectares ont été déboisés. À ce jour, plus de 500 municipalités en Colombie restent à risque de glissements de terrain, a déclaré l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

(Vidéo du 04/04/2017)

La pire catastrophe naturelle en Colombie a eu lieu en novembre 1985, lorsque l’éruption du volcan Nevado del Ruiz localisé dans la ville d’Armero a coûté la vie à 25 000 personnes.

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