Colombie et Venezuela : Impressionnantes inondations liées à la crue du fleuve Orénoque

Fleuve Orénoque, Wikipédia

La saison des pluies a provoqué la crue des principaux affluents de la région des plaines de l’Orénoque en Colombie et au Venezuela. En Colombie, à la frontière venezuelienne, les inondations ont affecté 12 800 foyers, soit environ 54 700 personnes, Puerto Carreño est l’une des municipalités les plus touchées par les inondations historiques de ces deux derniers mois.

C’est une « situation difficile et désastreuse qui a frappé six départements », a annoncé le président de la République fraîchement arrivé à la tête du pays, Iván Duque. Au moins 30 000 personnes ont été évacuées et 105 maisons ont été affectées à Mocoa, la capitale du département colombien de Putumayo, en raison des pluies torrentielles dans la région, des informations rapportées par l’armée de Colombie.

En outre, quatre personnes ont été blessées, à ce jour, aucun décès n’est à déplorer comme l’a noté le maire, José Antonio Castro, cité par le journal colombien « El Espectador ».
Le nouveau président de la Colombie a, pour sa part, activé un plan d’urgence pour venir en aide aux personnes touchées à Mocoa, Caquetá, Vichada et Guaviare.

Le président a demandé aux ministres du Logement et de l’Environnement, Jonathan Malagón et Ricardo Lozano, d’agir « avec toute la détermination nécessaire » pour répondre à l’urgence  provoquée par les fortes pluies dans la région. « Nous sommes en charge de la situation », a déclaré Duque via son compte Twitter pour rassurer une population démunie.

La Colombie a déclaré le 12 août une alerte rouge et a ordonné l’évacuation d’au moins cinq districts de Mocoa, capitale du département du Putumayo (sud), pour éviter un nouveau drame lié au débordement de plusieurs rivières et ruisseaux près de la ville, une évacuation préventive pour ne pas revivre la scène tragique du glissement de terrain de 2017.

L’année dernière, Mocoa a connu la pire catastrophe naturelle de son histoire, un glissement de terrain dévastateur qui a fait 335 morts et 400 blessés dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2017.

Cette année, au moins 13 quartiers de Mocoa, capitale du département de Putumayo, en Colombie, ont été inondés par des pluies torrentielles engendrées par le débordement des fleuves San Goyaco et Mulato.

Des milliers de personnes ont abandonné leurs maisons pour éviter la force de l’eau qui a arraché plusieurs véhicules et une passerelle pour piétons sur son passage.

Au Venezuela, pays voisin, les eaux débordantes de l’Orénoque, le plus grand grand fleuve du pays, impactent huit États selon le gouvernement. Dans certaines zones, comme celle de Bolívar, les inondations couvrent des maisons dans certains secteurs où il est uniquement possible de se déplacer en bateau. Rien que dans l’État de Bolivar, on dénombre plus de 9 000 sinistrés.

« Nous maintenons un contact permanent (…) pour évaluer et traiter la situation dans les États touchés par la crue de plusieurs fleuves, y compris l’Orinoco (le principale du pays), en raison des dernières précipitations dans le sud du pays. Le gouvernement bolivarien est déployé et en alerte », a écrit le président N. Maduro sur Twitter.
Quelque 5 500 personnes ont été accueillies dans des abris provisoires, a déclaré jeudi à Caracas le ministre de la Communication, Jorge Rodríguez.

https://twitter.com/NoticiasVenezue/status/1029280846912675840

Les inondations ont endommagé les surfaces cultivables et aggrave davantage la crise sanitaire du pays sud-américain alors que des pénurie ne permettent pas l’accès aux médicaments, un manque à hauteur de 90%, un chiffre annoncé par la Fédération pharmaceutique. Ces intempéries se manifestent au milieu d’une crise économique grave qui se caractérise également par le manque de nourriture et des produits de base.
« La faim frappe dur, pas de nourriture. Beaucoup sont isolés, les médicaments manquent et les soins ambulatoires font défaut, » a déclaré à l’AFP José Naveda, journaliste à l’ONG Kape Kape au service des communautés autochtones dans l’État Delta Amacuro (nord-est).

Naveda a informé la presse que les inondations ont déclenché des cas de « vomissements, de diarrhée et de fièvre chez les enfants ». Selon l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), 35 décès dus à la rougeole ont d’ores et déjà été signalés depuis la mi-2017 au Venezuela. Le paludisme est également une menace croissante, selon les ONG.
Les autorités sanitaires recommandent à la population de faire bouillir l’eau pour lutter contre les infections par la fièvre typhoïde, la gastro-entérite virale, l’amibiase, la leptospirose, ou l’Escherichia coli, parmi d’autres pathologies.
La présence d’eau stagnante contribue par ailleurs à la prolifération des moustiques et donc à un risque accru de transmission de maladies comme la dengue et le paludisme.

Les autorités vénézuéliennes affirment que, grâce à l’accord conclu avec l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et le ministère de la Santé, il existe suffisamment de médicaments pour lutter contre le paludisme.

https://twitter.com/NoticiasVenezue/status/1029676665000083456

Les spécialistes annoncent que l’Orénoque a atteint cette année son niveau le plus haut en quatre décennies, un phénomène qui pourrait encore s’accentuer au cours des prochaines années.

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