Au Pérou, après le tollé provoqué par les dégradations faites sur le site archéologique du Machu Picchu par six touristes étrangers, les autorités du pays ont décidé d’accroître la sécurité de la cité inca au moyen de la vidéosurveillance.
Ainsi, 18 caméras devront être installées pour éviter que de nouveaux incidents se produisent :
« Nous allons renforcer la sécurité au Machu Picchu, en installant des caméras de haute technologie », a déclaré José Bastante, chef du parc archéologique du Machu Picchu. Celles-ci s’ajouteront aux six caméras déjà présentes.
De nouvelles caméras pour mieux surveiller la citadelle inca
Concernant l’installation de ces nouvelles caméras, le représentant du parc a affirmé « cela va nous permettre un meilleur contrôle des visiteurs », le but étant d’éviter les actes de malveillance. Rappelons que, le 12 janvier dernier, six touristes ont été arrêtés après avoir déféqué sur le site sacré et abîmé une pierre du mur le l’inca !
« Les nouvelles caméras seront placées dans des endroits comme la Casa del Guardián, Intipunku, l’entrée de Huayna Picchu et même au pont Ruinas. Nous voulons couvrir autant d’espace que possible », a-t-il déclaré.
Le gouvernement a expulsé cinq touristes de ce groupe vers le pays voisin, à savoir la Bolivie (un Français, un Argentin, un Chilien et deux Brésiliens). Ces derniers ne sont plus autorisés à entrer dans le pays pendant 15 ans.
Le sixième touriste, un Argentin, a été accusé d’avoir endommagé le patrimoine culturel du Pérou et a été condamné à trois ans et quatre mois de prison avec sursis et au paiement d’une amende de 1 860 USD. Il va être, par ailleurs, expulsé du pays.
Le ministre du Commerce extérieur et du Tourisme du Pérou, Édgar Vásquez, a déclaré que le récent incident survenu au Machu Picchu est heureusement « un cas très isolé ». Il a précisé que les visiteurs se montraient majoritairement respectueux sur ce lieu historique inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Machu Picchu bientôt desservi par un nouvel aéroport
Le Machu Picchu est traditionnellement l’une des principales attractions d’un Pérou. Cette popularité pousse d’ailleurs le gouvernement à construire un aéroport à Chinchero, à 3780 mètres d’altitude, dans la vallée de la rivière Urubamba (connue sous le nom de Vallée sacrée des Incas) dans le but de mieux desservir la zone.
Ce projet controversé devrait prendre forme dès le mois de juin avec le lancement des premiers travaux.
« Nous avons promis qu’avant le début des travaux de construction de l’aéroport de Chinchero, en juin de cette année, nous présenterons l’étude d’impact patrimonial exigée par l’UNESCO « , a déclaré le ministre des Transports et chef de projet, Edmer Trujillo.
Depuis l’annonce de la construction de ce nouvel aéroport, la polémique a enflé, beaucoup redoutant l’impact environnemental de cette infrastructure qui se situera à 58 km au sud-est de Machu Picchu et à 30 km au nord de Cuzco (« nombril du monde » de l’Empire Inca). Or, ce lieu de transit pourrait accueillir six millions de passagers par an, soit 60% de plus que l’actuel aéroport de Cuzco trop enclavé pour subir des modifications.
Le gouvernement péruvien se veut rassurant quant à l’impact de cette construction à Chinchero
Les autorités de Cuzco défendent le projet affirmant qu’il bénéficiera au tourisme local, principal revenu de la région. Le président péruvien, Martín Vizcarra, a pris la parole pour se montrer rassurant, il a ainsi affirmé: « l’héritage archéologique, naturel, historique et culturel de Cuzco, ainsi que les sources d’eau, seront respectés. »
Le Machu Picchu est décidément au cœur de toutes les attentions puisque l’ancien sanctuaire inca doit faire l’objet d’une politique de reforestation.
Plusieurs intervenants vont s’affairer à repeupler 779 hectares de nature avec des arbres typiques de la région, un moyen de freiner l’érosion sur cette zone fragilisée, entre autres, par les intempéries.