Pérou : La reforestation du sanctuaire naturel du Machu Picchu a démarré

Pérou, Machu Picchu

Au Pérou, chaque année, ce lieu emblématique de la période précolombienne attire 1,5 million de visiteurs. Et en cette année 2020, il va faire l’objet de toutes les attentions grâce à une campagne de reforestation. Vous l’aurez compris, les autorités péruviennes comptent bichonner le Machu Picchu et son enceinte naturelle en mettant en oeuvre une grande campagne de reboisement.

C’est près d’un million d’arbres qui va être planté sur ce site archéologique verdoyant, haut perché, témoignage de la brillante civilisation Inca.

Le Machu Picchu inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983 va bénéficier d’une politique de reforestation, ce sont des espèces autochtones comme le Polylepi, le Palenque ou encore le Pacaymono qui vont prendre racine sur les terres de la cité perdue dans les nuages (re)découverte en 1911 par l’américain Hiram Bingham.

Le président Martín Vizcarra invite la population à s’impliquer dans la protection du Machu Picchu

En effet, c’est le président de la République, Martín Vizcarra, qui a donné le coup d’envoi à cette politique environnementale dans le cadre des célébrations de l’inscription du site protégé de 35 000 hectares sur la liste du patrimoine de l’UNESCO.

À cette occasion, il a insisté sur l’importance de préserver ce lieu d’exception, ajoutant qu’il s’agit d’un véritable engagement national, et non d’un simple parti pris politique :

«Nous devons prendre soin de notre sanctuaire Machu Picchu à travers cette mesure de reboisement. Soyons conscients de l’importance de prendre soin de l’environnement et de lutter contre le changement climatique. Travaillons ensemble sur cet objectif ».

Cette mesure devrait permettre le reboisement d’environ 779 hectares, de la végétation qui a succombé, entre autres, à des incendies et éboulements, a déclaré le ministre de l’Environnement, Fabiola Muñoz.

«Il n’y a pas de petit effort, de la contribution des enfants, des agriculteurs, des tour-opérateurs, de l’État, chaque acte compte. Aujourd’hui, nous trouvons quelque chose qui nous unit et c’est le désir de faire du Machu Picchu un symbole historique, culturel et plein d’espoir », a-t-elle ajouté.

L’ancien vestige de l’Empire inca s’impose fièrement depuis plusieurs années comme la principale destination touristique du pays, ainsi que l’une des plus reconnues au monde. Le célèbre Réseau du Chemin Inca reçoit ainsi plus de 200 000 visiteurs par an.

Des arbres replantés pour freiner l’érosion sur le site du Machu Picchu

À 80 kilomètres au nord-ouest de la ville de Cuzco, Machu Picchu est menacé depuis des années par différents facteurs comme les précipitations importantes à l’origine de glissements de terrain à la saison humide et des feux de forêt dévastateurs en saison sèche.

Des spécialistes du ministère de l’Environnement ont souligné le besoin de planter des arbres au niveau de la zone tampon de cet écosystème afin de permettre la protection de la flore et la faune abritées au sein de ce sanctuaire naturel menacé par l’érosion.

Ce 9 janvier, jour de l’inauguration du projet « Un million d’arbres pour le Machu Picchu », le chef d’État péruvien a lancé :

« Nous sommes ici pour commencer la plantation d’un million d’arbres dans la zone tampon du sanctuaire du Machu Picchu ».

C’est dans ce contexte que l’on a appris que le Pérou a accueilli plus de 4,4 millions de touristes en 2019, une croissance proche de 1% par rapport à l’année précédente. Des informations données par le président de la Chambre nationale du tourisme (Canatur), Carlos Canales, et à ce jour le Machu Picchu reste un centre d’intérêt majeur.

L’activité touristique au Pérou contribue à hauteur de 4% au produit intérieur brut (PIB) et génère en moyenne 1,1 million d’emplois, selon les données officielles.

Le Machu Picchu constitue l’un des plus importants symboles identitaires du pays sud-américain à travers le monde. Or, il est difficile pour les autorités péruviennes de concilier sa forte popularité qui conduit des milliers de touristes à le visiter et les efforts de préservation nécessaires à sa pérennité.

Avec ce programme, le gouvernement cherche visiblement à montrer sa volonté de protéger ce site unique, un engagement écologique pour faire oublier le très controversé projet d’aéroport à Chinchero ?

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