Equateur : De gros foyers de contagion au coronavirus à Guayaquil et à Quito

Equateur, vue de Quito

En Amérique latine, l’Équateur (avec le Brésil, le Pérou, le Chili et le Mexique) fait partie des pays où la pandémie Covid-19 fait le plus de victimes. Le pays sud-américain enregistre à ce jour 3108 décès et 36 756 cas confirmés.

Le gouvernement fait également état de 1 892 autres décès (non confirmés par un test au coronavirus), mais probablement imputables au virus respiratoire. Et, selon le dernier bilan, 3 536 personnes se sont remises de la maladie qui a frappé particulièrement la province de Guayas, sur la côte du Pacifique.

En effet, 50% des cas ont été enregistrés dans cette région et la plupart des personnes infectées ont perdu la vie.

Guayaquil, la crise sanitaire a saturé les hôpitaux

La capitale, Guayaquil, est devenue l’épicentre de la pandémie en Équateur, concentrant plus de 9 300 cas de la Covid-19. La gestion de la crise sanitaire a été catastrophique et les images de cette ville, le mois dernier, en proie au virus, a laissé des images effroyables de cadavres entassés jusque dans les toilettes des hôpitaux .

Après neuf semaines de confinement pour faire face à la crise, Guayaquil a entrepris une phase de déconfinement en reprenant certaines activités économiques. Le mercredi 20 mai, la maire de Guayaquil, Cynthia Viteri, a prévenu que ce processus de reprise n’implique pas la fin de l’urgence, et qu’en cas de poussée, sa ville reprendrait les mesures de quarantaine.

Sur la base des résultats des tests PCR, la province de Guayas, la plus touchée par la COVID-19, a comptabilisé 13 570 personnes infectées ce samedi.

La province de Guayas, gros foyer épidémique en Equateur

Concernant le nombre de malades, Guayas est suivie par les provinces de Pichincha, dont la capitale est Quito, (3 344), Manabí (1 855), Los Ríos (1 361), El Oro (1 017), Azuay (793) et Santa Elena (726), Santo Domingo de los Táschilas (781), Esmeraldas (607) et Tungurahua (426).

56% des personnes infectées sont des hommes et, par groupe d’âge, 55,9% se situent entre 20 et 49 ans, suivis de 50 à 64 ans (24,5%) et de plus de 65 ans. (16,4%).

Des pourcentages plus faibles sont enregistrés chez les personnes de moins de 19 ans (1,5%), selon les chiffres officiels.

Un déconfinement progressif mis en place

Depuis le 16 mars, la population de l’Équateur est restée confinée et isolée de façon massive.

Cependant, les autorités gouvernementales nationales ont instauré un système de «feux de circulation» pour mettre en place la levée progressive et la reprise du travail. Selon les autorités équatoriennes, il y a actuellement 15 municipalités sur les 221 qui composent le pays, qui sont passées du « rouge » au « jaune » selon le système des « feux de circulation », et une seule est passée au « vert ».

A Quito, le coronavirus a beaucoup circulé, de nombreux cas asymptomatiques

Fin avril, un habitant de Quito sur cinq pourrait avoir déjà contracté la COVID-19 (Coronavirus), des tests PCR ont été réalisés au sein de familles représentant tous les secteurs de la capitale, comme l’a confirmé le ministre Juan Carlos Zevallos :

« Nous avons constaté que 22% de la population était infectée par le virus. L’important réside dans le fait qu’il y avait très peu de personnes symptomatiques (…) l’infection s’est produite, mais avec très peu d’impact dans les hôpitaux, dans les unités de soins intensifs … « .

Le risque plane pour les communautés indigènes particulièrement vulnérables

La population de Quito compte environ 2 700 000 habitants, ce sont donc environ 600 000 personnes qui auraient attrapé le virus. Autre signe d’inquiétude, le virus se propage assez vite pour atteindre des communautés indigènes particulièrement vulnérables face à des maladies inconnues.

Un 1er cas parmi la communauté waorani

Le ministère équatorien de la Santé publique a confirmé le premier cas de coronavirus au sein d’une communauté native Waorani d’Amazonie.

Il s’agit d’une jeune fille, enceinte, âgée de 17 ans et qui a ressenti les premiers symptômes liés à la covid-19 au début du mois de mai. Cette dernière, placée en quarantaine, est actuellement soignée à l’hôpital de Quito.

https://twitter.com/afpquito/status/1262182719175438336

À travers une déclaration de l’ONG Alliance pour les droits de l’homme en Équateur, les organisations Waorani ont fait part de leur forte inquiétude quant à la propagation du virus :

« Cela pourrait être catastrophique et très meurtrier », car les populations autochtones « ne disposent pas de défenses leur permettant de résister et de générer des anticorps pour lutter contre diverses maladies, y compris ce nouveau virus. « 

Les ONG appellent à l’entraide internationale pour protéger les natifs d’Amazonie

L’ONG a également mis en garde contre le danger que cela implique pour d’autres communautés autochtones.

Selon le Coordonnateur, plus de 500 peuples autochtones, dont 66 en isolement volontaire, occupent sept millions de kilomètres carrés du bassin amazonien, partagés par la Bolivie, le Brésil, la Colombie, l’Équateur, la Guyane française, la Guyane, le Pérou, le Suriname et le Venezuela.

Il y a deux semaines, l’organisation COICA, qui regroupe les peuples autochtones des neuf pays qui partagent l’Amazonie, a demandé au monde une contribution urgente de cinq millions de dollars pour faire face à la pandémie et empêcher l’extinction de leurs communautés gardiennes de la plus grande forêt tropicale.

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