Retour au confinement pour les habitants de la capitale péruvienne, Lima. Une décision prise par le gouvernement du pays sud-américain afin d’enrayer la propagation galopante de la Covid-19.
Un confinement décrété pour éviter la saturation des hôpitaux déjà très éprouvés
Or, cette mesure restrictive ne fait pas l’unanimité auprès de la population déjà très marquée par les conséquences économiques de la pandémie. Concrètement, ce confinement plutôt strict concerne également la ville de Callao et huit régions particulièrement impactées par le virus dans les hauts plateaux andins, en Amazonie et sur la côte.
Avec ses dix millions d’habitants, Lima est l’un des principaux foyers de propagation du virus. Les hôpitaux de la ville sont au bord du gouffre et un vent de panique souffle parmi les personnes infectées, car l’oxygène se fait rare pour venir en aide aux patients graves victimes d’insuffisance respiratoire.
Sont concernées par le confinement, les régions suivantes :
- Lima (Metropolitana y Región);
- Callao;
- Áncash;
- Pasco;
- Huánuco;
- Junín;
- Huancavelica;
- Ica;
- Apurímac.
Un nouveau confinement qui concerne la moitié de la population péruvienne
Ce confinement rythmera la vie de la moitié des habitants de ce pays de 33 millions de personnes jusqu’au 14 février. Les forces de l’ordre sont déployées dans les rues pour veiller au respect de la quarantaine obligatoire.
En fait, le Pérou a enregistré trois fois plus de malades au cours des quatre dernières semaines. Une flambée des cas de plus en plus difficile à gérer par le personnel soignant qui manque de moyens humains et matériels.
Toutes les activités qui impliquent des déplacements à l’extérieur du domicile sont limitées, sauf pour se rendre dans des magasins fournissant des produits de base, ils accueilleront du public à hauteur de 40%. Les restaurants fonctionneront uniquement pour la livraison à domicile et les sorties piétonnes seront autorisées une fois par jour pendant une heure »
ont précisé les autorités péruviennes.
Cette quarantaine a pour objectif de freiner l’impact de la deuxième vague alors que les hôpitaux péruviens ont de plus en plus de mal à prendre en charge les malades les plus graves nécessitant des soins intensifs.
Le nombre de décès augmente chaque jour tout comme le nombre de malades. Face à la pénurie d’oxygène médical, la panique grandit parmi la population. En effet, des familles cherchent à se procurer de l’oxygène à tout prix pour venir en aide à leurs proches gravement atteints.
120 000 personnes ont été touchées par le coronavirus en ce début d’année 2021, un chiffre en constante augmentation.
Une seconde vague de coronavirus jugée plus virulente
La ministre de la Santé du Pérou, Pilar Mazzetti, a averti que la deuxième vague de coronavirus que traverse actuellement le pays montre « un comportement plus agressif » que la précédente.
Par ailleurs, Mazzetti a déclaré que la virulence de cette nouvelle vague se manifeste avec l’apparition de nouveaux symptômes:
« Certains changements dans les tableaux cliniques », car auparavant « il n’était pas habituel de voir des symptômes digestifs et maintenant c’est le cas. On voit qu’il y a des patients qui présentent de fortes diarrhées ».
Pour rappel, le Pérou avait déjà connu un confinement strict de plus de 100 jours au début de la pandémie. Cette quarantaine a plongé le pays dans une profonde crise économique et sociale.
Le gouvernement a annoncé que l‘économie péruvienne avait chuté de 12 points en 2020, l’un des pires chiffres au monde selon la Banque mondiale.
«Les mesures sont dures (…), mais en ce moment elles sont nécessaires. Nous avons besoin de ces 15 jours d’enfermement ». Si nous nous conformons, nous pouvons réduire le nombre d’infections », a déclaré Violeta Bermúdez, présidente du Conseil des ministres.
Le gouvernement a promis une aide financière aux familles vulnérables vivant dans les régions où le confinement a été décrété. Plus précisément, l’aide sera de 600 soles (environ 165 dollars) et la mesure devrait concerner 4,2 millions de familles.
La Covid-19 a déjà ôté la vie à plus de 40 000 personnes au Pérou
À ce jour, le pays a enregistré 40 000 décès liés à la Covid-19, et plus d’un million de personnes ont été contaminées.
Dans un message télévisé, le président par intérim, Sagasti, a annoncé qu’un premier lot de vaccins contre la Covid-19, soit un demi-million de doses, devrait arriver en février. Le personnel de santé travaillant en première ligne auprès des malades covid-19 sera le premier à être vacciné.
« Nous sortirons de cette crise, nous savons que c’est possible », a souligné le président péruvien.
Dans ce contexte, le Pérou a prolongé jusqu’au 28 février l’état d’urgence qui est en vigueur depuis 10 mois en raison de cette pandémie, selon un décret publié ce mercredi au journal officiel.
L‘état d’urgence national est évalué tous les mois et est renouvelé si la situation sanitaire l’exige, ce qui est le cas en ce début d’année avec l‘explosion du nombre d’infections qui met sérieusement à mal le système hospitalier.