Chili : La nacelle « Phénix » source d’espoir pour les mineurs bloqués

La première des trois capsules métalliques qui doivent servir à transporter depuis les entrailles de la terre jusqu’à la surface, les mineurs bloqués au Chili, est arrivé samedi sur le campement de « Esperanza » (« Espoir » en français).

A l’occasion de cette arrivée très attendue par les proches des hommes prisonniers sous terre, le ministre des Mines, Laurence Golborne, et celui de la Santé, Jaime Mañalich, ont expliqué à la presse et aux familles réunies la procédure qui sera mise en place le jour du sauvetage des 33 mineurs prévu au mois de novembre. Ces derniers sont bloqués à 700 mètres de profondeur depuis le 5 août dernier, ils seront secourus un à un au moyen de ces capsules ou nacelles.

L’espoir des familles s’est manifesté à haute voix lorsque la capsule a été acheminée sur la zone de sauvetage, les cris « Chi, chi, chi, le, le le, ¡Viva Chile! », résonnaient sur place. Les capsules ont été dessinées spécialement pour cette opération de sauvetage par des maîtres d’ouvrage de la Marine chilienne.

« C’est ce que nous attendions et je suis heureuse, plus qu’ heureuse, parce que la capsule est arrivée. Oui, nous savons qu’il y a encore des difficultés, mais tout va devenir plus simple maintenant. Mon frère, et ses compagnons sortiront bientôt », a déclaré la sœur de l’un des mineurs bloqués, Elizabeth Segovia.

Les proches des mineurs ont pu entrer dans la capsule, selon des informations données par la journaliste de la BBC, Vanessa Buschschluter. Les capsules ont été baptisées « Phénix », une allusion à l’oiseau de la mythologie grec qui est capable de renaître de ses cendres (une renaissance pour ces miraculés), elles ont la forme de grandes cages (elles pèsent 460 kilogrammes et possèdent un diamètre d’environ 53 centimètres pour une hauteur de 2 mètres environ).

Les nacelles sont équipées d’un harnais de sécurité afin d’assurer les mineurs en cas de souci pendant la remontée, d’un microphone et d’un porte-voix pour maintenir le dialogue pendant la durée de celle-ci ainsi que d’une réserve d’oxygène et d’un monitoring cardiaque permettant de surveiller l’état de santé des mineurs déjà très affaiblis.

Dans un premier temps, deux personnes descendront jusqu’aux mineurs, un sauveteur et un médecin spécialiste dans les opérations de sauvetage en conditions extrêmes.

Le ministre Golborne a expliqué que deux personnes allaient descendre au fond de la mine San José « Dans un premier temps, au moins deux personnes vont descendre jusqu’aux mineurs, parmi eux un secouriste et un médecin spécialiste des terrains d’urgence qui vont les préparer à cet effort ».

Bien que dans un premier temps, les estimations concernant la durée du sauvetage par individu étaient estimées à une heure, les autorités ont assuré qu’ils espéraient réduire ce délai à une vingtaine de minutes par mineur bloqué au fond du gisement.

A l’heure actuelle, trois foreuses sont en action, selon les plans de sauvetage mis en place par les autorités chiliennes. La première, la Strata 950, de conception australienne et pesant 30 tonnes, fore un puits de 30 cm jusqu’à 700 mètres, qu’elle doit agrandir au fur et à mesure afin de permettre le passage de la nacelle.

La deuxième, le Schramm T 130, que les familles ont baptisé « machine de l’espoir » est moins puissante mais plus rapide, elle a pour but d’élargir de 16 à 30 cm un autre conduit de ravitaillement. Le 17 septembre, elle avait atteint un atelier localisé à 630 mètres et contiguë à la galerie où sont retenus les mineurs.

Enfin, la troisième, une foreuse pétrolière canadienne, RIG 422, a débuté le forage le 20 septembre, son atout par rapport aux autres c’est qu’elle est capable de perforer directement un puits de 60 cm de diamètre. Cependant le sous-sol demeure fragile et de fait « des dangers d’éboulement ou de percement de poches d’eau restent d’actualité  », précise l’ingénieur en chef Andres Sougarret.

Une fois à l’air libre, les ouvriers seront immédiatement examinés par un groupe de médecins avant d’être transportés à l’hôpital de campagne qui a été dressé aux alentours du campement. Une fois leur état jugé stable, les rescapés seront redirigés par hélicoptère vers l’hôpital de Copiapó, et si l’un d’entre-eux devait recevoir des soins plus complexes, il pourrait être dirigé vers la capitale, Santiago.

La remontée à l’air libre des mineurs est dorénavant estimée au mois de novembre si tout se déroule au mieux. Les mineurs qui vivent dans l’obscurité depuis plusieurs semaines risquent de souffrir de problèmes de vision, que ce soit une hypersensibilité à la lumière ou même des risques d’affections rétiniennes « ils pourraient avoir des problèmes comme l’exposition à la lumière intense du soleil », a affirmé le ministre de la Santé Jaime Manalich  « ils devront protéger leur vue ». De plus, le risque « d’infections par des germes » n’est pas à exclure, en effet l’environnement dans lequel évoluent actuellement les mineurs y est propice (chaleur et humidité), toutefois la campagne de vaccination mise en place sous terre devrait normalement limiter les risques les plus considérables.

La remontée en surface pourrait également causer des problèmes respiratoires ou des problèmes de tension, a précisé M. Manalich, à cela peut aussi se greffer un stress post-traumatique, qui peut perdurer plusieurs semaines.

Un commentaire

  1. Courage plus que quelques jours et vous remonter au surface…vos familles vous attendent 🙂

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