La Colombie et le Pérou annoncent un fonds de protection commun pour la forêt amazonienne

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La Colombie et le Pérou ont annoncé, vendredi après une réunion binationale entre les présidents qui a eu lieu à Medellín, la création d’un fonds de 600 millions de dollars pour protéger l’Amazonie, une forêt partagée par ces deux pays sud-américains; le Brésil a également annoncé sa participation à ce projet environnemental. Pour rappel, la Colombie et le Pérou partagent une frontière terrestre de 1 626 kilomètres le long de la forêt amazonienne.

« Avec le Pérou et le Brésil, nous avons travaillé sur un programme régional pour protéger l’Amazonie », a affirmé le président de la République colombien Juan Manuel Santos en présence de son homologue péruvien, Ollanta Humala.
« C’est la première fois qu’un programme aura une approche intégrée pour la protection de l’écosystème amazonien », a-t-il affirmé.
Le programme, qui sera présenté lors de la prochaine Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP21) à Paris, aura pour but la sauvegarde de la biodiversité de cette vaste région sud-américaine avec des politiques sur l’exploitation durable des terres, sur la gestion des aires protégées et la restauration de la couverture végétale.
Sur les 600 millions de dollars, 113 millions proviendront du Fonds pour l’environnement mondial (FEM, pour son sigle en anglais), un organisme international qui finance des projets de protection de l’environnement.
Santos et son homologue brésilien, Dilma Rousseff, avaient déjà avancé au mois de septembre qu’ils participeraient à la COP21 avec un ordre du jour commun concernant les questions environnementales.

Avec cette réunion organisée vendredi, depuis février 2014, cela marque la dixième discussion entre le Pérou et la Colombie afin d’aborder des thèmes binationaux.

« Nous cherchons à protéger une biodiversité d’une grande importance mondiale et mitiger les effets du changement climatique avec des politiques efficaces en matière de l’exploitation soutenable de la terre, de la gestion des aires protéger et de la restauration de la couverture végétale », a affirmé le chef de l’État colombien avec qu’Humala Ollanta a déclaré « c’est le témoignage d’un progrès, d’une maturité dans les relations de peuples frères […] dans l’histoire nous n’avons jamais eu des relations aussi bonnes que celles que nous avons. C’est le fruit de la coopération et de la collaboration ».

La forêt amazonienne, qui s’étend majoritairement sur le territoire brésilien, subit les affres de l’exploitation forestière illégale dans les zones reculées et isolées. Le Brésil a manifesté cette année son engagement à restaurer 12 millions d’hectares de forêts et d’éliminer l’exploitation forestière illégale en Amazonie d’ici l’année 2030.

Le président colombien Juan Manuel Santos et son homologue péruvien Ollanta Humala avaient inauguré, le 30 septembre 2014, le premier Cabinet binational entre leurs deux pays, lors d’un événement célébré à Iquitos, ville amazonienne du Pérou. Les deux pays sud-américains ont uni leurs forces, entre autres pour réaliser des actions et des activités communes visant à contribuer à la conservation, la prévention et le contrôle des ressources forestières en particulier dans la zone frontière, la Zona de Integración Fronteriza (ZIF) : « Cet accord a pour objectif l’établissement de liens interinstitutionnels de coordination et de coopération mutuelle entre les deux entités (OSINFOR et MINAMBIENTE) dans le but de contribuer à la conservation, à la préservation, au contrôle et à la surveillance des ressources forestières et de la faune sylvestre au moyen d’échange d’expériences et d’informations dans le cadre du domaine de compétence institutionnelle et des effectifs de police nationale de chaque pays ».

En 2050, si la déforestation se poursuit à ce rythme effréné, elle pourrait engendrer une baisse de 15 % des précipitations dans les régions tropicales comme l’Amazonie en Amérique du Sud, mais aussi en Afrique centrale. Si une grande partie de la déforestation est réalisée pour obtenir davantage de terres de culture, paradoxalement cette attitude menace la production d’aliments au niveau mondial.
Couper les arbres pour planter des cultures libère du dioxyde de carbone dans l’atmosphère ce qui provoque le réchauffement global, les zones tropicales ont moins de capacité à retenir à l’humidité ce qui bouleverse les schémas climatiques locaux. Ainsi, si le niveau de déforestation actuelle perdure dans la forêt amazonienne, la production de soja dans la région pourrait chuter de 25 % en 2050, c’est ce que révèle une étude menée par la Fondation Thomson Reuters.

Le Pérou a malheureusement enregistré son plus haut taux de déforestation depuis ces 13 dernières années, un constat effectué dans le cadre de la récente conférence mondiale sur le changement climatique qui a eu lieu à Lima lors de la COP 20. Selon des données obtenues par des images satellitaires, la moyenne historique de déforestation au Pérou entre 2000 et 2013 a été de 113 000 ha par an et ce niveau augmente encore actuellement. Le Pérou s’est fixé pour objectif d’atteindre « zéro déforestation » en 2021.

Un commentaire

  1. thierry de Pontcharra

    Il faut tout faire pour protéger la foret amazonienne, que ce soit au Pérou, en Colombie ou au Brésil. Les déforestations massives ne sont plus possibles et tous les gouvernements concernés doivent impérativement prendre les mesures nécessaires pour protéger cette foret unique au monde, un des poumons de la planète..merci

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