Pérou et Colombie : 33 fauves retrouvent les terres africaines après une vie de captivité dans des cirques

peroucolombie03052016

Après la captivité, c’est le retour à la vie sauvage ou presque pour 33 lions sauvés de cirques en Colombie et au Pérou, les fauves ont fait leur retour sur leur continent ancestral. Après l’Amérique du Sud, les voilà enfin à la découverte de l’Afrique.

L’avion-cargo transportant les cages avec les animaux depuis la capitale péruvienne, Lima, a atterri, hier soir, à Johannesburg en Afrique du Sud, où les animaux ont été libérés dans une zone délimitée, mais vaste, où beaucoup d’entre eux ont connu leur premier contact avec la nature telle que la connaissent leurs congénères à l’état sauvage, des propos rapportés par l’ONG organisant l’opération de sauvetage et de transport, Animal Defenders international (ADI).

L’organisation a annoncé l’arrivée des animaux en Afrique du Sud en publiant une photo attachante sur les réseaux sociaux sur laquelle l’un des lions sauvés, prénommé Iron, est en train de se délecter d’un massage contre un arbre « le premier de sa vie ».

« Avant Iron offrait un triste spectacle. Les années de souffrance étaient clairement visibles », a déploré l’ONG.
Il s’agit du transfert d’animaux sauvages le plus important qui a été concrétisé dans le monde en associant trois pays différents dans le but de donner la liberté à des animaux rendus captifs par l’homme.

« Les ancêtres des ancêtres de ces lions ont été volés en provenance d’Afrique, victimes de la traite à travers les États-Unis, et vendus à des cirques en Amérique latine. Maintenant, ces animaux qui, ont toute leur vie ont vécu dans des cirques, rentrent chez eux », a affirmé depuis la zone d’embarquement de l’aéroport international Jorge Chavez, situé à 3,4 kilomètres de Lima, l’un des responsables de l’opération.

« Ils ont été battus, ont eu faim, ont été privés de tout ce qui rend la vie d’un lion digne. Maintenant, ils sont de retour au paradis, où ils appartiennent », a déclaré le président d’ADI Jan Creamer.

Le sanctuaire Emoya Big Cat offre une superficie de 5 000 hectares de savane africaine, dans un premier temps les lions resteront confinés dans une zone pour vivre un processus d’adaptation indispensable au cours duquel leur comportement sera examiné.

Cette opération de restitution a pris forme il y a deux ans lorsque l’ONG a commencé à mettre en œuvre conjointement avec les autorités locales des textes de loi adoptés au Pérou et en Colombie interdisant l’utilisation des animaux sauvages dans les cirques, mais dans les faits tout n’est pas aussi simple et les infractions sont encore nombreuses…

Il a été décidé que les fauves seraient transférés en Afrique, parce que l’ Amérique latine ne possède pas de réserves appropriées pour cette espèce.

33 fauves (22 lions et 11 lionnes), incapables de chasser en raison de leur captivité auprès des hommes, recevront de la nourriture et de l’eau jusqu’à la fin de leur vie, et pourront dorénavant profiter des espaces ouverts de la savane après avoir passé la quasi-totalité de leur vie dans des cages minuscules. L’enceinte où ils devraient passer des jours heureux sera étendue au fil du temps pour les laisser se familiariser au fur et à mesure avec leur nouvel espace et leur nouveau cadre.

Les animaux sont arrivés sur leurs terres « un peu stressés par le voyage, mais dans un état plutôt satisfaisant ». Les fauves vont subir une courte période d’adaptation dans la zone réglementée avant de pouvoir profiter largement de leur sanctuaire d’Emoya, en Afrique du Sud, une réserve privée de 5000 hectares.

Les animaux proviennent de cirques du Pérou (24) et de Colombie (9), des animaux qui travaillaient pour des propriétaires de cirque, après quoi, selon l’ADI, les deux pays ont interdit le recours à des animaux sauvages dans leurs cirques.

Ces lions sauvés d’un triste destin ne pourraient cependant pas être capables de survivre en toute liberté en Afrique, comme beaucoup d’entre aux ont des dents cassées, ou absentes ou sont amputés de leurs griffes ou encore sont partiellement atteints de cécité, la zone où ils vont évoluer va leur permettre de vivre dans des espaces ouverts, avec de grandes « piscines d’eau potable, des plates-formes et des jouets ».

« Je suis très reconnaissante de les avoir enfin là, c’est un rêve devenu réalité », a déclaré Savannah Heuser, 19 ans, qui dirige la réserve avec sa mère.

« Ils ont parcouru un long chemin, mais ils sont étonnamment calmes. Certains’entre eux ont été agités pendant le voyage et ont plusieurs blessures mineures, mais rien de grave », a-t-elle affirmé.

Le coût de l’opération, intitulée « Esprit de Liberté », est de 10 000 $ par lion, le même prix qu’un billet de première classe pour un vol transatlantique, a déclaré l’association.

Alors qu’en Colombie le Cirque Bucaramanga (nord-est) a remis volontairement les animaux, au Pérou les ONG ont dû intervenir dans plusieurs cirques escortés par les forces de l’ordre pour faire appliquer la loi .

Beaucoup de lions maltraités avaient des dents cassées et d’autres problèmes de santé qui rendent impossible une survie dans la nature: l’un est presque aveugle, un autre a perdu un œil et la plupart d’entre eux avaient leurs griffes amputées.

« Les animaux sont dans leur habitat naturel pour la première fois dans leur vie », a déclaré Creamer en ajoutant « Ils s’accoutument bien. C’est le meilleur environnement pour eux ».

Un commentaire

  1. Les pauvres bêtes, comment peut-on seulement s’égayer en voyant ces animaux se faire cravacher dans les spectacles ? Je n’ai jamais aimé le monde du cirque, je trouve ça ennuyeux et surtout en tant que protecteur des animaux, je ne cautionne pas le fait de les tenir en captivité.

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