Tout comme le Brésil, la Bolivie est en proie aux flammes

Alors que la communauté internationale a fait entendre sa voix de concert pour critiquer la gestion du président brésilien Jair Bolsanero dans la maîtrise d’incendies majeurs en forêt amazonienne, le désastre se poursuit toujours bien au-delà du pays placé dans la tourmente médiatique.

En effet, les flammes ont ravagé des terres en Bolivie, et depuis plus d’un mois, le feu a dévoré plus de trois millions d’hectares. Des chiffres qui ont été livrés par l’organisation non gouvernementale Fundación Amigos de la Naturaleza (FAN).

Selon un rapport de la Fondation des amis de la nature, basé sur des images satellites, cette superficie équivaut à la superficie de la Suisse. En fait, depuis le mois de janvier, 4,1 millions d’hectares ont brûlé en Bolivie, toujours selon le rapport envoyé par la FAN.

Le plus grand incendie a été enregistré dans la province orientale de Santa Cruz, grenier agricole du pays, qui ne cesse de s’étendre depuis des années. La zone qui brûle est connue sous le nom de Chiquitanía. Il s’agit une forêt sèche, unique, située au pied de la chaîne de montagnes des Andes et qui s’étend sur une vaste plaine d’environ 20 millions d’hectares pour rejoindre la forêt amazonienne de Bolivie et du Brésil.

Les incendies ont débuté en août avec la multiplication des brûlis, une pratique très utilisée par les agriculteurs et les éleveurs, mais cette année avec la sécheresse précoce, ces incendies, au départ volontaires, sont devenus incontrôlables.

Malgré un décret gouvernemental autorisant ce qu’on appelle le « brûlage contrôlé » à des fins agricoles, le président Evo Morales a déclaré que les feux ont été exacerbés par le réchauffement climatique et a imputé cette situation aux puissances industrielles.

La Bolivie soutenue par quinze pays dans sa lutte contre les flammes

Le gouvernement bolivien a annoncé que 15 pays (la Suède, l’Autriche, la Suisse, la Belgique, l’Argentine, la Colombie, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, les États-Unis, la France, le Japon, le Pérou, le Royaume-Uni, la Russie) collaboraient à l’opération massive de lutte contre les incendies dans le département de Santa Cruz (est du pays sud-américain).

Le ministre de la Défense, Javier Zavaleta, a fait des déclarations à la radio publique Patria Nueva « La communauté internationale a réagi favorablement. Quinze pays ont déjà envoyé leur coopération par l’intermédiaire de techniciens, de pompiers, d’outils et d’hélicoptères ». Au départ réticent à accepter l’aide étrangère, Evo Morales a finalement permis une coopération internationale pour venir à bout de ce drame écologique.

Zavaleta a déclaré que les incendies « sont en grande partie contrôlés », mais que l’opération actuelle de lutte contre les incendies, avec quelque 7 000 personnes au sol, appuyée par près de 300 véhicules de types divers et une vingtaine d’avions et d’hélicoptères, se poursuivra « tout le temps nécessaire ».

Les flammes ont même atteint le parc Madidi, cette zone protégée s’étendant sur 1,8 million d’hectares et abritant 3% des plantes, près de 4% des vertébrés et 9% des oiseaux du monde, selon les informations de l’ONG Sociedad para la Conservación de la Vida Silvestre.

Le parc Madidi est la seule zone protégée au monde située entre 180 et 6 000 mètres d’altitude, dans cinq écorégions, dont l’Altiplano et l’Amazone.

La Bolivie lutte contre les incendies à Chiquitania depuis plus d’un mois, une zone de transition entre le Chaco et l’Amazone. Ce lundi 23 septembre 2019, a eu lieu aux Nations unies à New York, aux États-Unis, un sommet sur le climat, où la catastrophe environnementale amazonienne a largement été abordée.

Evo Morales rencontre le président français Emmanuel Macron à l’ONU

« Depuis plusieurs semaines, nous sommes confrontés à des incendies de forêt sur plusieurs continents de notre planète. Dans mon pays, il y a un mois, nous avions 8 000 points chauds; grâce aux efforts de notre peuple et du gouvernement, nous les réduisons et nous gagnons la bataille du feu« , a annoncé vendredi le président Evo Morales lors d’une réunion sur l’environnement à l’Organisation des Nations unies à New York.

 » Ces incendies de forêt sont un symptôme, un signal d’alarme pour agir d’urgence et conjointement pour sauver la Terre nourricière », a déclaré le chef de l’État sud-américain lors de sa participation à la réunion de l’Alliance pour les forêts tropicales et l’Amazonie qui s’est tenue dans les locaux de l’ONU, un jour avant sa participation à l’Assemblée générale.

Le président bolivien a rencontré le président Emmanuel Macron lors de leur passage aux États-Unis pour évoquer le présent et l’avenir de la forêt tropicale amazonienne :

« Nous nous rendons à New York, aux États-Unis, pour participer à l’Assemblée générale de l’ #ONU et de l' »Alianza por la Amazonía ». Nous nous réunirons également avec notre frère @ EmmanuelMacron et travaillerons ensemble à la conception d’un plan d’action mondial pour sauver la Terre nourricière. #UnidadEnLaAdversidad« , écrivait, le 22 septembre, Evo Morales sur le réseau social Twitter.

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