L’Amazonie reste en proie à la déforestation, le Brésil est le pays le plus touché

Paysage d’Amazonie

L’Institut National de Recherche Spatiale du Brésil (INPE) a noté une déforestation au cœur de l’Amazonie sur une superficie de 10 129 kilomètres carrés pour la période allant d’août 2018 à juillet 2019. Cela représente une augmentation de 34,4% par rapport à même période de l’année précédente.

Et la situation ne s’améliore pas en 2020, le Brésil a enregistré une déforestation jamais atteinte !

Le Brésil touché par une importante déforestation en 2019

Des chiffres préoccupants lorsque l’on sait que le Brésil abrite environ 60% de l’Amazonie, la plus grande forêt tropicale du monde. Et si la politique environnementale menée au Brésil sous la présidence de Jair Bolsonaro suscite l’inquiétude des défenseurs de la Nature, d’autres pays, qui abritent également la forêt amazonienne enregistrent, dans une moindre mesure, une perte de forêt.

Au Pérou, une déforestation réduite durant le confinement lié au coronavirus

Ainsi, au Pérou, depuis la mi-mars, 7119 hectares de forêts amazoniennes ont été rasés, un chiffre toujours trop élevé, néanmoins inférieur à celui enregistré l’an passé sur la même période.

La région qui a constaté la plus nette amélioration est Ucayali, à la frontière avec son voisin brésilien, un déboisement réduit de près de moitié par rapport au trimestre mars-avril-mai de l’année 2019. Visiblement, le confinement imposé par les autorités péruviennes pour faire face à la crise sanitaire liée à la Covid-19, a eu un impact positif sur la protection environnementale. En effet, la déforestation a été réduite au total de 28,7%.

« Bien que ce soit toujours une bonne nouvelle, nous devons continuer à travailler ensemble pour que, une fois la période de quarantaine terminée, la déforestation n’augmente plus », a déclaré le ministre adjoint au Développement stratégique des Ressources naturelles, Gabriel Quijandría.

San Martín a enregistré cette année aussi une réduction des activités de déforestation à hauteur de 39%, le Loreto et le sud de Madre de Dios ont noté également une réduction du déboisement, le nord de l’Amazonie n’a malheureusement pas bénéficié de cette accalmie.

Le Pérou, pays souvent associé à la majestueuse cordillère des Andes, est aussi, et surtout, un pays de forêts, 60% du territoire national est occupé par le poumon vert de la planète. Or cet espace, véritable écrin naturel, se réduit drastiquement au fil des années. Ainsi, ce sont 2,3 millions d’hectares de forêt, qui ont été perdus au Pérou depuis 2001.

Les activités illégales, principales sources de déforestation

Parmi les facteurs de déforestation les plus marquants au Pérou, on peut évoquer les cultures extensives (palmier, feuilles de coca…) ou encore l’exploitation illégale du bois, et les activités minières clandestines. Par ailleurs, les incendies de forêt liés aux épisodes de sécheresse répétés sont aussi des facteurs à prendre en considération, même si la majorité des feux de forêt ont une origine humaine.

En fait, les agriculteurs et les éleveurs mettent généralement le feu aux terres récemment déboisées pour nettoyer les branches et les souches restantes.

Dans cette optique, le ministère de l’Environnement, conscient des défis à relever en matière d’écologie, a annoncé la création de la Commission de haut niveau sur le changement climatique. La mission sera de proposer des mesures d’adaptation et d’atténuation au réchauffement climatique pour répondre aux objectifs nationaux définis par l’Accord de Paris.

L’un des objectifs fixés est de neutraliser les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2050 et d’augmenter les contributions déterminées au niveau national (CND) dans la lutte contre le changement climatique.

Sur les 10 pays les plus touchés au monde par la déforestation, 5 se situent en Amérique latine

L’Amérique latine est confrontée de plein fouet à la déforestation, selon un rapport de Global Forest Watch, cinq pays d’Amérique latine apparaissent sur la liste des 10 pays au monde les plus impactés :

  • Le Brésil;
  • La Bolivie;
  • Le Pérou;
  • La Colombie;
  • Le Mexique.

Le Brésil est en tête de ce classement latino-américain et mondial avec plus d’un million d’hectares perdus en 2019, une déforestation encouragée ces dernières années par l’assouplissement de la législation environnementale. Il est suivi par la Bolivie, qui occupe la quatrième place mondiale et la deuxième en Amérique latine. Le Pérou, la Colombie et le Mexique viennent ensuite sur la liste.

Le Pérou, avec 162 000 hectares de forêts primaires perdues, figure au cinquième rang mondial et au troisième rang en Amérique latine.

Sandra Ríos, chercheuse à l’Institut pour le Bien Commun (IBC, une association civile péruvienne à but non lucratif s’intéressant aux populations rurales et à la gestion des ressources naturelles), a affirmé :

« Je ne pense pas que des mesures aient été prises pour abaisser considérablement les chiffres. Il y a des plaintes des populations locales et des dirigeants autochtones concernant les cultures illégales et l’exploitation minière. Sans actions concrètes et réelles, les chiffres resteront autour de 150 000 hectares de déforestation par an ».

Toutes les six secondes, une zone de couverture de forêt tropicale équivalente à un terrain de football est perdue dans le monde avec des conséquences dramatiques sur la faune et la flore.

En 2019, 11,9 millions d’hectares de forêt ont été détruits dans le monde, dont 3,8 millions d’hectares de forêts primaires (forêt qui n’a pas connu l’intervention humaine, et qui n’a pas subi de perturbation sur son écosystème).

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