Colombie : Découverte d’un volcan potentiellement dangereux dans le département de Caldas

En Colombie, un groupe de scientifiques du service géologique a mis au jour un volcan inconnu dans le département de Caldas, plus précisément dans la forêt tropicale (selva) de Florencia, située à environ 1700 m au-dessus du niveau de la mer, il a été baptisé « Le volcan Caché » (« El Escondido »). L’information a été révélée par les chercheurs le 23 février 2015 : « Ce volcan se trouve sur le flanc oriental de la cordillère centrale, c’est une zone où, normalement, nous ne pensions pas trouver de volcans », a déclaré Maria Luisa Monsalve, géologue.

Des études qui ont débuté en 2013 dans le cadre d’une mission institutionnelle prouvent que le volcan a connu sa dernière activité il y a environ 30 000 ans, la scientifique a précisé « c’est un volcan qui possède quelques caractéristiques qui laisse entendre qu’il pourrait être très explosif », à ce titre il est considéré comme « potentiellement dangereux ».
Le volcan a été finalement repéré dans une zone recouverte de végétation de Florencia (municipalité de Samaná) et il présente une structure similaire au volcan Cerro Machín, localisé dans le département voisin de Tolima.

colombie02032015-1Les scientifiques ont affirmé qu’il était resté jusque-là caché en raison de son emplacement au coeur d’une végétation luxuriante et en raison de sa géolocalisation à faible altitude et sans cratère visible.
« Aucune manifestation de sismicité n’a été enregistrée, il possède des sources chaudes, aucune neige n’est à signaler en raison de sa faible altitude, et il est situé hors de l’axe de la cordillère et c’est pourquoi on pouvait le confondre avec une montagne commune dotée d’une forte végétation comme le volcan Machín ».

« Cette structure ne correspond pas à un grand édifice volcanique, ce qui a compliqué sa découverte dans le paysage, c’est pourquoi nous l’avons surnommé le ‘Volcan Caché' », a indiqué dans un communiqué le SGC, le Service de géologie de Colombie. Il est plus facile de découvrir des volcans situés à plus de 4000 m d’altitude, aucune végétation n’entrave leur localisation et il est donc plus aisé de repérer les dépôts sédimentaires ainsi que les formes de dômes et cratères, mais ceux situés à plus faible altitude peuvent passer inaperçus.
Jusqu’à aujourd’hui, la Colombie n’a enregistré aucun mouvement sismique attribué à ce volcan, le cratère n’a émis aucun gaz ni même vapeur, et même si c’est difficile à établir avec précision, les études sur les éruptions passées indiquent qu’il pourrait avoir 30 000 ans, ce qui la classe dans la catégorie des volcans ‘jeunes’, « il y a eu des éruptions très importantes qui ont couvert les zones de Antioquia et Caldas ».
L’équipe à l’origine de cette découverte va réaliser un suivi pour déterminer sa possible activité future et éventuellement mettre en place des plans de protection pour les populations voisines et pour les avions qui survolent la zone impliquée.
La Colombie dénombre pas moins de 30 volcans parmi lesquels 15 volcans actifs quasiment tous situés sur la cordillère des Andes, le Galeras, le Huila, le Puracé, le Cerro Machín et le Nevado Ruiz, situés dans la région centrale et sud du pays sont les plus surveillés par les autorités à ce jour.

Le coordinateur aux opérations de surveillance des volcans de ce pays sud-américain,John Macario Londoño, a déclaré lors d’une interview accordée au journal El Tiempo « ce volcan est potentiellement dangereux en raison de la surface de dépôts de roche qui s’avère plus importante que ceux du volcan Machín, le plus explosif du pays. Cela lui confère un aspect déterminant ». En effet, aux abords du Volcan Caché, des dépôts de pierre volcanique (pierre ponce) atteignant huit mètres ont été enregistrés.

En 1985, la Colombie a été meurtrie avec l’éruption de volcan Nevado del Ruiz situé au centre du pays, ce drame connu sous le nom de Catastrophe d’Armero (« Tragedia de Armero ») a fait plus de 20 000 victimes. Ce volcan entré en éruption du 11 septembre 1985 au 13 juillet 1991, est à l’origine d’un lahar qui a englouti partiellement la ville d’Armero dans la nuit du 13 au 14 novembre 1985 à 23 h 30, tuant près de 25 000 personnes surprises dans leur sommeil.

(Aline Timbert)

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